Dérapage verbal pour discours identitaire

Quiconque lit, ne serait-ce qu’occasionnellement, ce que j’écris sur cette page (ou sur ma page Facebook) sait que je ne prendrais pas benoîtement la défense d’un ministre libéral, d’un bord ou de l’autre de la rivière des Outaouais. Mais la levée de boucliers contre le nouveau ministre de l’identité et de la culture canadienne Marc Miller me fait grincer des dents! On l’accuse de nier le déclin du français au Québec, alors que ce qu’il a dit, c’est qu’il est tanné — comme bien du monde, dont moi — qu’on se serve de cette situation (qu’il n’a pas niée) pour faire de la politique identitaire et électoraliste — la CAQophonie, quoi!

Aussitôt, François Legault a grimpé dans les rideaux pour décréter, avec toute sa médiocrité chronique, que Marc Miller est « une honte pour tous les Québécois et qu’il dit des conneries ». D’une part, je n’autorise pas ce petit politicien, bien plus en déclin que le français, à s’exprimer en mon nom; d’autre part, si honte il y a chez moi, c’est bien plus quand je l’entends lui, déblatérer ses préjugés de bas étage sur les nouveaux arrivants dans un discours xénophobe et, oui, électoraliste et identitaire!

Et v’là ti pas que le petit (je ne parle pas ici de sa taille…) St-Pierre-Plamondon se jette dans la mêlée pour insulter les différents représentants culturels — Rideau, UDA, etc. — qui ont simplement félicité Marc Miller pour sa récente nomination (avant ses propos sur la situation du français, rappelons-le). De plus en plus à droite, de plus en plus collé sur la vision tronquée de la CAQ, PSPP a accusé de rien de moins que de « vacuité intellectuelle » les porte-parole du milieu artistique et culturel, qu’il considère probablement aussi maintenant comme des wokes.

Il fera beau voir celui qui sera probablement Premier ministre du Québec dans moins d’un an, solliciter le soutien et la participation des artistes et gens de la culture qu’il insulte mesquinement et méchamment aujourd’hui pour le référendum qu’il promet toujours de tenir. En termes de stratégie et d’éthique, il serait difficile de faire pire.

Y a-t-il un ou des copilotes dans l’avion péquiste?

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