Coups de gueule de juin…

Je vous livre en boucle quelques coups de gueule que j’ai publiés sur ma page du réseau asocial que j’ai bien plus envie de quitter que de nommer…

7 juin
Manifestement, le chef du parti complotiste Maxime Joe Louis Bernier est à la poursuite d’un record Guinness pour la prolifération de la plus grosse sornette. Selon lui, les feux de forêts ne sont pas dûs au réchauffement climatique, ils sont plutôt allumés par des activistes environnementalistes qui veulent valider leurs théories.
Il est de plus en plus évident que les quelques neurones qui étaient encore semi-actives dans ce qui sert de cervelle à Maxime Bernier commencent à sérieusement traîner de la patte…

20 juin
Et voilà, c’est dit! Le sous-marin perdu était le seul des 10 dans le monde qui peuvent aller à des profondeurs de 4 000 mètres qui n’avait pas été inspecté et certifié par une entreprise spécialisée. L’entreprise OceanGate a refusé à maintes reprises les inspections. Parce qu’il était plus important pour son propriétaire de ramasser le cash à 250 000$ la « randonnée » que de s’assurer que leur patente était sécuritaire. Cette fois, ce sont des milliardaires qui sont victimes du capitalisme sauvage. Le serpent se mord la queue…

20 juin, sur la crisette du PQ qui boycotte la Fête nationale à Québec parce qu’Émile Bilodeau a tiré la pipe — et la langue! — au parti.
C’est quoi le nom scientifique du syndrome de la peau courte qui frappe le PQ qui ne veut plus participer à la Fête nationale parce que l’impétueux Émile Bilodeau leur a envoyé quelques craques?
T’es pas fin! J’joues pu, bon! J’m’en vas chez nous pis j’vas l’dire à ta mère…

24 juin
L’extraordinaire discours de la Nation déclamé par Léanne Labrèche-D’Or à Québec rend encore plus impertinente et puérile la décision du PQ de ne pas participer à la Fête nationale du Québec parce qu’Émile Bilodeau — qui a su, toute la soirée, soulever la foule, majoritairement jeune — a brassé la vieille cage empoussiérée du parti. Si le PQ pense pouvoir faire un pays en ruminant ses lubies en groupuscules de vieux nationalistes nostalgiques et revanchards et en se coupant de la jeunesse, de la diversité et de la dissidence, aussi bien fermer les livres tout de suite!

21 juin, un peu encore sur l’histoire du sous-marin de l’OceanGate et une transition vers le sujet qui s’en vient…Il y a des millionnaires qui paient le gros prix pour des trips sous-marins sans retour et il y en a d’autres qui démontrent leur ignorance de la réalité du « vrai monde » chaque fois qu’ils ouvrent la bouche!!!
François Legault sur le prix des loyers et des maisons au Québec : « Moi, je souhaite qu’on rejoigne l’Ontario, et même les États-Unis. Plus les salaires vont augmenter, plus le prix des maisons va augmenter, a-t-il dit. […] Je ne veux pas que le Québec reste pauvre pour qu’on garde le prix des maisons plus bas qu’à Toronto ou à Vancouver. »

27 juin
Un complotiste a écrit ces derniers jours sur un quelconque réseau asocial qu’il était impossible que la fumée qui envahit Montréal provienne des lointains feux de forêts!!! Un génie diplômé de l’Institut FTY (Facebook YouTube Tweeter). Un autre diplômé a commenté à sa suite : « C’est une pandémie chimique! »
Si j’étais croyant, je dirais que quand Dieu a créé les hommes, il est arrivé short en cerveaux…

30 juin
Le mystère règne toujours sur l’identité de la planète sur laquelle vit François Legault… Encore aujourd’hui, il a déclaré – ou devrait-on plutôt dire déliré – qu’en quatre ans, soit depuis qu’il est Premier ministre, tout a toujours bien été le 1er juillet et que personne ne s’est jamais retrouvé à la rue… Bon sang, mais c’est bien sûr! Il n’y a pas de crise du logement au Québec, ce n’est qu’une vue de l’esprit, dans la tête de wokes, en plus!
Il faudrait que M. Legault sorte de sa bulle une fois de temps en temps. Qui sait? Il apprendrait peut-être qu’il existe aussi sur cette terre — et même au Québec — des personnes qui n’ont pas le trèfle aux genoux et une cuillère d’argent à la bouche.

Ignorance ou déni? On peut se poser la question. En se rappelant qu’à la fin mai, le Premier ministre posait fièrement à côté d’un Hummer supposément électrique pour annoncer la mise en chantier d’une usine de batteries et clamer que le Québec entrait dans une nouvelle ère! Bienvenue au Caquistan! (clin d’oeil à Jean-François Nadeau)

NOTRE MAISON TOUJOURS EN FEU

Par Florence Forest-Bérubé

Je cède aujourd’hui l’espace de mon blogue à ma fille Florence, 30 ans.
Je suis touché par son texte et très fier d’elle.

Jacques Bérubé

En 2019, Greta Thunberg nous mettait en garde: OUR HOUSE IS ON FIRE. Nous avons réagi. Fortement. Brièvement. Comme trop souvent! Nous nous sommes dit: ça y est, les choses vont changer. Puis, Noël est arrivé. On a acheté des cadeaux, on les a emballés, puis déballés, on a « recyclé » pour se donner bonne conscience, puis, on a fait le virage vers 2020.

Que restait-il alors du feu? Il était pris partout en Australie. Alors, on s’est donné une nouvelle mission. Sauvons les koalas, les kangourous et tous les autres. Ça a duré quelques semaines ça aussi. Je suis certaine que plusieurs d’entre vous, comme moi, avez regardé avec tristesse les vidéos d’un des plus beaux pays du monde, ravagé par les flammes. Vous avez sûrement donné quelques dollars à des groupes d’aide aussi. Combien d’entre nous se sont rappelé les paroles de Greta Thunberg à ce moment-là? Peu… Si peu. Et pourtant, le lien pouvait difficilement être plus évident.

Depuis le mois de février, on suit les nouvelles en Chine. Le coronavirus. Ouf… Pauvre peuple chinois, décimé par un virus dont on ignore tout. Et ils sont pris à la maison. Salut Bonjour interviewait des étudiants canadiens pris dans leurs résidences à Wujan. Ils avaient hâte de rentrer à la maison.

But what we all forgot was that… our house was STILL on fire.

Ce qui se passait chez nos voisins chinois, italiens et espagnols a cogné à notre porte il y a quelques jours. Le monde entier est maintenant aux prises avec une pandémie. Si ce n’était que de nous, ça durerait deux semaines. Et comme le reste, on l’oublierait. Mais vous commencez, comme moi, à vous rendre compte que ça va durer plus longtemps que ça. On commence à avoir peur pour nos enfants, pour nos parents, nos collègues. On s’ennuie de nos patrons. Ils ne sont pas toujours commodes, mais les salutations à la machine à café, c’est un bon carburant pour partir la journée.

Alors, on est solidaires, on est beaux, on est grands. Un premier ministre provincial qui devient un véritable chef d’État; des médecins spécialistes qui abandonnent leurs spécialités pour revenir aux soins intensifs, en première ligne, pour aider leurs collègues; des infirmières qui, une fois de plus, acceptent des heures supplémentaires, qui se préparent pour la crise. Des centaines de milliers de parents qui sont à la maison avec leurs enfants, qui leur expliquent ce qui se passe, alors qu’eux mêmes ne comprennent pas. Des professeurs privés de leurs classes, des élèves privés de leurs compagnons, et parfois, malheureusement, d’une pause de la maison. Les gens restent à la maison, les artistes se tournent vers les médias sociaux pour divertir les gens. Des milliers d’entrepreneurs, restaurateurs, éducateurs, artistes, professionnels de la santé se retrouvent sans travail. Tout ça pour notre sécurité. On tente à tout prix de les aider. Oui, on est solidaires, on est beaux, on est grands. Nous allons assurément ressortir gagnants.

Pendant ce temps, la Terre prend un moment de repos, un répit de notre folie. Plus d’avions, plus de pollution, plus de surconsommation… Je nous souhaite de ressortir grandis de cette expérience traumatisante. D’apprendre. Qu’il y ait un avant et un après. Qu’on ne rallume pas le feu qu’un autre drame est en train d’éteindre. Parce que nous avions déjà oublié qu’il fallait le faire. Moi la première.

Florence Forest-Bérubé
florenceforestberube@gmail.com